Chère Silvia,
Point commun : transmettre.
Comment vas-tu depuis tout ce fichu temps? Cela fait un bail! J’ai vu ta dernière Collec’, en collab’ avec Karl pour cet hiver prochain. Suis tombée des nues en m’exaltant devant tes sirènes. Qu’elles étaient beeeellees!!! J’ai plongé dans ton monde si commodément. Comme Ponyo sur la falaise, de Miyazaki, dans ce monde féérique qu’est le tien, cette atmosphère aquatique qui me rappelle cette journée en catamaran de la semaine dernière. Majestueux est le mot qui conviendrait pour la demeure de Poséidon. J’ai vu une tortue sortir sa tête de l’eau, j’ai vu un dauphin nous suivre en bateau un court instant, j’ai vu des êtres sublimes (sans parler des copains, merci les gars pour cette journée). Comme toi, j’ai hissé la Grand-Voile, toi moussaillon de la mode, Fendi 3ème du nom. Moi c’est Pha, moi glamour n’est-ce-pas?!? L’essentiel est de transmettre et non le nom que tu portes. Nous nous sommes pacsé avec Coin, je n’ai pas changé de nom, j’ai symbolisé notre presque-parfait amour et les impôts communs. Belle-Maman est parmi nous et a partagé ce moment (une video de 9 minutes avec le Greffier Corse en prime). Quel long moment, bien qu’heureux!!! J’ai franchi le pas loin des yeux de tous, ce fût émouvant intérieurement, le Chinois montre pas.
Nous avons fêté sur l’eau, champagne et quiches, so simple! J’ai adorééééééé! J’ai eu la Belle Famille, manquait plus que la Mienne. Je suis loin, c’est normal, no choice. Je me perds aussi, très souvent dans les nues, ce blues permanent qui me colle à la peau. Dès que je relate certains évènements, cela me noie dans des méandres de pensées, malgré moi. Avec Belle-Maman, nous avons visionné Foxtrot, de Samuel Maoz, qui commence par la mort du fils soldat israëlien envoyé à l’armée... je ne peux en dire plus. C’était plus que poignant. Au-delà de tous les non-dits familiaux, d’une déchirure sans parole, le conflit entre ces deux peuples persiste. Le parallèle si bien tissé entre cette histoire familiale, comme ces deux pays cousins, frères, est si bien dépeint. Les images et couleurs sont sublimes. Un gros big-up à ce réalisateur qui sait montrer et surtout qui dénonce l’armée et ses manipulations, ses tribulations, son embrigadement. Toi Silvia, tu crées et transmets avec l’ouverture de cette école Altaroma, dédiées au jeunes créateurs Italiens. C’est avec des gens comme toi qu’on avance, qu’on a nos chances. Il faut savoir évoluer, bien que des freins parfois se dressent, tels que le souvenir, la peur, la peur du lendemain, l’éloignement. Je me rends compte au moment où je t’écris, que tu me manques beaucoup de par les étoiles et les années lumières. Je retrouve de ce cocon avec la cuisine goûtue du bled de ma Belle-Maman, le sourire de ma Belle-Soeur, zone de confort où es-tu partie? Reviens je t’en supplie, il ne me reste plus qu’à me créer la mienne de zone et de faire passer à mon tour, j’essaie par-delà les océans.
Sirènement ou sereinement Vôtre.
Bun-Arielle-Ponyo